Stéphane Blanchet, le maire de Sevran, est en colère. Pas une petite colère timide, mais celle qui vous fait trembler les poings en exigeant justice. Deux hommes viennent de tomber, victimes d’un règlement de comptes lié au trafic de drogue dans cette ville de Seine-Saint-Denis. Deux vies perdues en 48 heures, seulement quelques jours après une fusillade qui a déjà coûté un mort et blessé six personnes. Pour Blanchet, c’est la goutte d’eau, et il l’a bien fait comprendre sur franceinfo : il est « choqué, éprouvé, en colère et triste, mais pas désengagé ».
Les conséquences d’une « économie du crime »
Blanchet n’est pas du genre à mâcher ses mots. Selon lui, la violence de ces règlements de comptes découle directement du trafic de drogue et de « l’économie du crime ». La présence policière est certes « réelle et massive », mais manifestement pas suffisante. « Il faut taper, taper très fort », exhorte le maire, tout en redoutant que la spirale de la violence ne s’aggrave.
Les autorités font tout pour dissocier les récents drames, mais qu’on ne s’y trompe pas : la guerre des gangs se nourrit d’inégalités territoriales criantes et d’un système où l’État peine à offrir un semblant d’espoir. Sevran, où il n’y a pas de commissariat en plein exercice depuis 30 ans, est une ville qui a été abandonnée à son sort pendant trop longtemps.
Les habitants refusent de céder au désespoir
Blanchet n’est pas prêt à laisser sa ville tomber dans le chaos. Sevran n’est « pas le Far West », et les habitants, qui ne peuvent ni déménager ni tourner la page en un claquement de doigts, méritent mieux. Le maire interpelle directement le gouvernement : « Ce n’est pas un désarroi, c’est un avertissement ». Après les paroles, les actes doivent suivre. L’État doit prendre ses responsabilités.
Pourtant, tout n’est pas noir. Les projets de développement fleurissent avec notamment l’arrivée de deux stations de la ligne 16 du Grand Paris Express. Ces améliorations sont une bouffée d’air frais pour une communauté qui refuse d’abandonner sa ville aux criminels. L’opération antidrogue « place nette XXL » menée en mars montre que Sevran ne se rendra pas sans combattre.
Un avertissement aux autorités
L’appel de Blanchet est un cri du cœur : Sevran a besoin de soutien. Les belles paroles ne suffisent plus. Les autorités doivent mettre les moyens, et le gouvernement doit faire face à cette crise avec des actions concrètes. En mettant les projecteurs sur cette violence, le maire veut montrer que sa ville ne se laissera pas intimider. Les habitants doivent retrouver leur sécurité et leur dignité.
Personne ne choisit la peur comme quotidien, et Sevran ne mérite pas d’être une zone grise. Les citoyens, les élus locaux et les forces de l’ordre doivent travailler ensemble pour remettre la justice au centre du débat. Sevran n’est pas abandonnée, elle est prête à se battre.