la revanche du melon : le roi de l’été qui ne lâche rien
Première révélation : le melon est encore et toujours le grand champion des fruits estivaux en France. Avec 76 500 tonnes achetées cet été, le melon s’impose, comme d’habitude, en tête des ventes. En fait, le melon, c’est un peu comme cette star vieillissante qu’on refuse de voir décroître, même quand elle commence à perdre en popularité. Car oui, il y a une petite baisse de 1,7 % par rapport à l’été dernier. Mais est-ce vraiment surprenant ? À force d’être sur tous les étals, dans tous les frigos, et à tous les apéros, le melon commence à lasser. C’est le Johnny Hallyday des fruits : on l’aime, mais on en a marre. Pourtant, deux tiers des foyers français continuent d’en acheter. Peut-être parce que, soyons honnêtes, rien ne crie « été » comme un melon bien frais découpé en quartiers.
la banane, l’intrus exotique qui monte
En deuxième position, la banane fait une percée surprenante avec 63 700 tonnes vendues, marquant une hausse de 10 % par rapport à 2023. Et là, on a envie de se gratter la tête. La banane ? En été ? Ce fruit qu’on imagine plutôt dans les cartables des écoliers ou écrasé dans un smoothie au petit-déjeuner, devient soudainement l’une des stars de l’été. Est-ce que les Français ont perdu le sens des saisons ? Ou est-ce simplement le signe que la nostalgie des années 90 a atteint son paroxysme et que les gens veulent juste une pause de leur vie compliquée avec un fruit simple et rassurant ? Qui sait.
tomates, pommes de terre et concombres : un podium de légumes qui reflète une nation en quête de simplicité
Du côté des légumes, rien de nouveau sous le soleil. La tomate règne en maître absolu, avec 113 800 tonnes vendues cet été. Une augmentation de 3,4 % par rapport à l’année dernière, parce qu’il faut bien dire que les tomates, c’est un peu comme le Netflix de la bouffe : on ne sait jamais trop quoi regarder, alors on choisit ce qui est confortable, familier. Près de 90 % des foyers en achètent, preuve que les tomates sont littéralement partout, de la salade à la bruschetta.
La pomme de terre, en deuxième position avec 80 800 tonnes vendues, nous rappelle que les Français restent attachés à leurs racines (sans jeu de mots). Même avec une légère baisse de 0,7 %, la patate ne se démode pas. Parce qu’au fond, rien ne vaut un bon gratin dauphinois ou une raclette de saison. En troisième position, le concombre connaît une véritable montée en puissance avec une augmentation de 7,8 %, atteignant 40 300 tonnes. Serait-ce l’effet de mode des régimes détox ou des Instagrammeurs qui ne jurent que par l’eau de concombre ? Difficile à dire, mais c’est rafraîchissant de voir ce légume croquant gagner en popularité.
la quête désespérée du « frais » et du « sain »
Ce que tout cela révèle, c’est une nation tiraillée entre la nostalgie et la modernité, entre la simplicité et la sophistication. Les Français veulent du « frais », du « local », du « sain », mais ils veulent aussi leurs pommes de terre réconfortantes et leur banane pratique. On cherche à fuir le stress moderne par des choix alimentaires qui nous ramènent à des valeurs simples, mais le marketing des supermarchés a bien compris comment jouer cette carte.
L’étude de Kantar nous montre également une tendance nette : les produits de saison séduisent toujours. Avec des fruits comme les nectarines et les brugnons en troisième position (43 700 tonnes achetées) et les pêches qui suivent de près avec 42 400 tonnes, les Français semblent avoir une forte préférence pour le local et le saisonnier. Pourtant, on ne peut s’empêcher de penser que cette course à la saisonnalité devient parfois un peu hypocrite quand on voit débarquer en masse les avocats du Pérou et les mangues du Brésil.
changer de menu, changer de mentalité ?
Alors, quelle est la leçon de tout ça ? Peut-être que nous, les Français, devrions arrêter de nous prendre trop au sérieux avec notre alimentation. Peut-être qu’il est temps d’admettre que parfois, un bon plat de patates ou une tranche de melon ne changera pas le monde, mais qu’il peut faire notre bonheur, au moins le temps d’un repas. Parce que si l’été 2024 nous a appris quelque chose, c’est bien que l’essentiel, c’est d’avoir le choix. Qu’on soit team melon ou team tomate, on a tous droit à une part du gâteau – ou de la salade de fruits, au choix.