Emma

Emma

Journaliste

2 Juil 2024 à 09:07

Temps de lecture : 3 minutes
Mohammed Abou Salmiya contre l’horreur des prisons israéliennes

Les Faits

🏥 Libération de Mohammed Abou Salmiya : Israël a libéré Mohammed Abou Salmiya, directeur de l’hôpital Al-Shifa, après sept mois de détention, où il a déclaré avoir subi des tortures.
🍞 Conditions de détention : Abou Salmiya a décrit des conditions de détention très dures, incluant privation de nourriture et soins médicaux, avec une fracture au pouce et une alimentation limitée à une miche de pain par jour pendant deux mois.
🔍 Réaction israélienne : L'armée israélienne a annoncé vérifier les allégations de tortures faites par Abou Salmiya, alors que le Shin Beth a justifié les libérations pour désengorger les centres de détention.
🚑 Impact sur les infrastructures de santé : Les hôpitaux de Gaza, notamment Al-Shifa, ont été gravement touchés par les opérations militaires israéliennes, avec 590 attaques recensées par l'OMS depuis le 7 octobre, touchant 94 établissements et 79 ambulances.
⚠️ Opposition et condamnation : Le ministre israélien de la Sécurité nationale et le Hamas ont respectivement critiqué la libération des détenus et dénoncé les conditions inhumaines de détention, qualifiant le gouvernement israélien de "criminel".

L’Opinion

Le cri silencieux d’Al-Shifa

C’est un lundi noir qui marquera à jamais les mémoires : Mohammed Abou Salmiya, le directeur de l’hôpital Al-Shifa, émerge d’un enfer de sept mois de détention israélienne. L’homme, figure emblématique de la santé à Gaza, n’est plus que l’ombre de lui-même. Ses déclarations sont glaçantes : « tortures », « privation de nourriture », « absence de soins médicaux ». Imaginez un médecin, dévoué à sauver des vies, brisé physiquement et psychologiquement par un système carcéral implacable. Cela dépasse l’entendement, et pourtant, c’est la réalité quotidienne pour des milliers de Palestiniens.

Les conditions décrites par Abou Salmiya rappellent les récits d’un autre temps, où l’inhumanité atteignait des sommets. Une miche de pain par jour pendant deux mois ? C’est un affront à la dignité humaine. La fracture du pouce n’est qu’un détail comparé aux humiliations psychologiques constantes. Que signifie la liberté lorsqu’on est ainsi brisé ? Les mots de l’armée israélienne, « vérification en cours », sonnent creux face à de telles horreurs.

Entre cynisme et répression

Le Shin Beth, la célèbre agence de sécurité intérieure israélienne, justifie ces libérations par la nécessité de désengorger les centres de détention. Un cynisme déconcertant. Comment peut-on parler de « danger moindre » lorsque la vie humaine est traitée avec tant de mépris ? Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, va plus loin, dénonçant la libération des détenus comme un « renoncement à la sécurité ». Les voix s’élèvent, les opinions se cristallisent, et le fossé se creuse toujours plus.

Pendant ce temps, le Hamas condamne fermement ces conditions de détention inhumaines, qualifiant le gouvernement israélien de « fasciste ». Les mots sont durs, et pour cause. Le traitement des prisonniers palestiniens est une blessure ouverte, un rappel constant des tensions et des injustices.

Les hôpitaux sous les bombes

Les hôpitaux de Gaza sont en ruines, victimes collatérales des opérations militaires israéliennes. L’hôpital Al-Shifa, en particulier, a été le théâtre de raids intensifs. Trois fosses communes découvertes sur le site en avril et mai témoignent de l’horreur. Les infrastructures médicales sont prises en otage, utilisées comme boucliers humains ou cibles stratégiques selon les versions. L’OMS recense 590 attaques depuis le 7 octobre contre les infrastructures de santé, touchant 94 établissements et 79 ambulances.

L’histoire semble se répéter, toujours plus tragique. Les accusations israéliennes contre le Hamas, utilisant les infrastructures médicales à des fins militaires, sont fermement rejetées par le mouvement islamiste. Une guerre de mots qui, comme toujours, se joue sur le dos des civils innocents.

Une indignation mondiale nécessaire

Dans ce contexte, l’indignation ne suffit plus. Les mots doivent se transformer en actions, en pression internationale pour mettre fin à ces atrocités. Les yeux du monde doivent se tourner vers Gaza, non pas comme une simple ligne dans un journal, mais comme une plaie béante dans notre conscience collective. Les prisonniers palestiniens ne sont pas des chiffres ou des statistiques, ce sont des êtres humains, avec des histoires, des familles, des espoirs brisés.

Les pages de l’Histoire nous jugeront sur notre capacité à réagir face à l’injustice. Que ce soit en Palestine, en Syrie, ou ailleurs, la dignité humaine ne doit jamais être bafouée. Les récits d’horreur venant de Gaza ne doivent pas tomber dans l’oubli, mais résonner comme un appel à la justice.

La libération de Mohammed Abou Salmiya est un rappel brutal de la réalité dans cette région. Un rappel que la lutte pour la dignité humaine est loin d’être terminée. Il est temps de prendre position, de refuser l’inhumanité, et d’œuvrer pour un monde où chaque vie est précieuse, chaque personne digne de respect. Les histoires comme celle d’Abou Salmiya sont notre responsabilité, notre fardeau collectif. Ne les ignorons pas.