La promesse audacieuse d’Attal
Gabriel Attal, lors de sa conférence de presse récente, a frappé fort en promettant une règle d’or budgétaire : « pas de hausse d’impôts quoi qu’il arrive ». Une déclaration digne d’un film de Roland Emmerich, où tout explose sauf l’espoir de nos porte-monnaie. Attal se positionne en héros fiscal, prêt à sauver la France des griffes du RN et du Nouveau Front Populaire. Pour lui, ces programmes économiques sont de véritables catastrophes financières : 300 milliards de dépenses nouvelles et 50 milliards d’impôts pour la NUPES, et 140 milliards de dépenses sans financement pour le RN.
Critique des adversaires politiques
En fustigeant ces programmes, Attal espère séduire avec une vision alternative : gagner plus, dépenser moins. En citant Sarkozy, il s’assure de rappeler une époque où les Français avaient encore un peu d’espoir en leur gouvernement. Mais le Sénat n’est pas dupe. Claude Raynal et Jean-François Husson de la commission des finances qualifient cette promesse de pure démagogie. Inscrire une telle règle dans la loi ne sert à rien, car ce qu’une loi fait, une autre peut le défaire. De plus, cette mesure mettrait en péril la capacité de la France à emprunter, un point crucial pour maintenir l’économie à flot.
La gestion budgétaire sous le feu des critiques
Attal affirme que la France peut emprunter parce qu’elle est capable de lever l’impôt. Une réalité qui tranche avec sa promesse de ne pas augmenter les taxes. En mars dernier, la commission des finances avait déjà dénoncé la gestion budgétaire calamiteuse du gouvernement. L’augmentation de la taxe sur l’électricité de 10 %, la taxe sur le streaming, et la hausse de la taxe sur le gaz sont autant de mesures récentes qui contredisent directement l’engagement d’Attal. C’est un véritable festival de la contradiction que nous offre le Premier ministre.
Impasse fiscale et dette perpétuelle
Le sénateur communiste Éric Bocquet ne mâche pas ses mots. Pour lui, cette proposition est hallucinante. Elle figerait l’État dans une incapacité d’agir, rendant toute politique économique future impossible. En jouant sur la peur des Français, Attal espère sans doute gagner quelques points de popularité, mais à quel prix ? La France verse déjà 52 milliards d’intérêts aux marchés financiers chaque année. Bloquer toute augmentation des impôts condamnerait le pays à une dette perpétuelle. Une situation intenable, surtout quand on considère les 80 milliards d’euros par an perdus à cause de l’évasion fiscale et les 150 milliards d’aides publiques au monde économique.
Un avenir incertain
Il y a sept ans, Laurent Wauquiez prônait une règle d’or fiscale pour retrouver une crédibilité économique. Aujourd’hui, Gabriel Attal tente de suivre cette voie, mais sans préparation ni cohérence. La dissolution du gouvernement et l’instabilité politique actuelle rendent ces promesses encore plus fragiles.
Gabriel Attal joue un jeu dangereux avec l’avenir économique de la France. Sa promesse de ne pas augmenter les impôts pourrait séduire à court terme, mais elle risque de plonger le pays dans une crise budgétaire sans précédent. Les jeunes et les moins jeunes doivent rester vigilants face à ces annonces tapageuses et se préparer à demander des comptes. Parce qu’au final, ce ne sont pas des promesses en l’air qui remplissent nos assiettes ou financent nos hôpitaux, mais des politiques réfléchies et équilibrées.