Emma

Emma

Journaliste

4 Juin 2024 à 09:06

Temps de lecture : 2 minutes
Bienvenue dans l’ère de l’ARN messager : le Rwanda, pionnier d’une révolution médicale

Les Faits

🌍 Le Rwanda s'apprête à devenir un hub régional de production de vaccins à ARN messager grâce à un investissement de 150 millions de dollars de BioNTech.
🏭 BioNTech installe des "BioNtainers", des laboratoires mobiles semi-automatisés, avec une capacité de production allant jusqu'à 50 millions de doses par an.
🔬 L'objectif est de développer des vaccins contre le Covid-19, mais aussi des traitements pionniers contre le paludisme, la tuberculose, etc.
🤝 L'Union Européenne soutient ce projet en mobilisant 40 millions d'euros pour stimuler l'industrie biopharmaceutique locale.
👩‍🔬 Le Rwanda doit relever le défi de former des ressources humaines qualifiées et de renforcer son cadre réglementaire.

L’Opinion

Une ambition folle, un pari audacieux

Qui aurait cru que le Rwanda, ce petit pays d’Afrique centrale longtemps meurtri par un génocide sanglant, deviendrait la nouvelle terre promise de l’innovation médicale ? Pourtant, c’est bien ce qui se trame à Kigali, la capitale rwandaise. Avec l’arrivée imminente d’un nouveau « BioNtainer » de BioNTech, ces laboratoires mobiles semi-automatisés conçus par la biotech allemande pionnière de l’ARN messager, le Rwanda s’apprête à devenir un hub régional de production de vaccins à la pointe de la technologie.Osons le dire : c’est un pari fou, presque insensé, pour un pays qui n’avait même pas la capacité de produire une simple aspirine il y a quelques années. Mais c’est aussi la preuve éclatante de l’ambition démesurée du régime de Paul Kagame, prêt à tout pour propulser son pays dans la modernité la plus avant-gardiste.

Une vision à long terme, un engagement sans faille

Alors que d’autres géants pharmaceutiques comme Moderna ont déjà jeté l’éponge face aux défis logistiques de l’Afrique, BioNTech persiste et signe. « Nous avançons avec une vision de long terme », martèle Aneto Okeke, le chef nigérian du projet industriel rwandais. Une vision qui s’inscrit dans la feuille de route de l’Union africaine : atteindre 60% d’autosuffisance vaccinale d’ici 2040.Mais au-delà des chiffres et des objectifs, c’est surtout l’engagement politique sans faille du régime Kagame qui a séduit BioNTech. « Ils ont fait preuve de beaucoup de pragmatisme en se montrant prêts à développer l’écosystème nécessaire pour soutenir cet investissement », salue Belen Calvo Uyarra, ambassadrice de l’UE à Kigali.

Un défi titanesque, une opportunité unique

Bien sûr, les obstacles sont immenses. Tout est à construire, des infrastructures aux ressources humaines en passant par le cadre réglementaire. Mais c’est aussi ce qui fait la beauté de ce pari rwandais : transformer un désert pharmaceutique en oasis de l’innovation médicale.Et quelle meilleure technologie que l’ARN messager pour relever ce défi ? Cette révolution thérapeutique, qui a permis de développer les premiers vaccins contre le Covid-19, ouvre désormais la voie à des traitements pionniers contre le paludisme, la tuberculose, et bien d’autres fléaux qui frappent durement le continent africain.

Une nouvelle ère pour l’Afrique

Au-delà des enjeux sanitaires, c’est une véritable renaissance industrielle et scientifique qui se profile pour le Rwanda, et peut-être même pour l’Afrique tout entière. En attirant d’autres acteurs pharmaceutiques, en formant une nouvelle génération de chercheurs et d’ingénieurs, en développant une expertise locale, le pays se donne les moyens de briser son éternelle dépendance vis-à-vis des importations médicales.Alors oui, le pari est risqué. Mais n’est-ce pas la marque des grands défis que de repousser les limites de l’impossible ? En osant l’ARN messager, le Rwanda nous rappelle que l’avenir n’appartient qu’à ceux qui ont l’audace de le rêver, et la ténacité de le construire.