Emma

Emma

Journaliste

17 Juil 2024 à 09:07

Temps de lecture : 2 minutes
Mais au fait, pourquoi est-il dangereux de se baigner dans la Seine ?

Les Faits

🌊 Étude sur la Seine : Une étude de l'ONG Surfrider Foundation révèle que sur 14 tests de la qualité de l'eau de la Seine, seul un s'est avéré satisfaisant, mettant en évidence une pollution importante.
🦠 Polluants identifiés : Les prélèvements montrent des concentrations d'Escherichia coli et d'entérocoques bien au-dessus des seuils législatifs, indiquant une pollution d'origine fécale.
🤢 Risques sanitaires : Les risques pour les baigneurs incluent des gastro-entérites, des dermatites, et des infections ORL, avec un danger particulier de leptospirose, une maladie bactérienne transmise par l'urine de rat.
🔧 Plans d'amélioration incertains : Les projets pour améliorer la qualité de l'eau, comme la construction d'un bassin de stockage et le raccordement des bateaux aux réseaux d'assainissement, manquent de visibilité quant à leur mise en œuvre.
🚫 Incertitude sur la baignade : Il reste incertain si la baignade dans la Seine sera sûre pour les athlètes des Jeux Olympiques et Paralympiques, la mise en œuvre des mesures prévues étant encore floue.

L’Opinion

Un fleuve pas si tranquille

Imaginez, dans quelques jours, des athlètes du monde entier se jetant dans les eaux de la Seine pour les épreuves de natation des Jeux Olympiques et Paralympiques. Une image digne d’un rêve parisien, mais qui vire rapidement au cauchemar lorsqu’on découvre les résultats alarmants d’une étude de l’ONG Surfrider Foundation. Sur 14 tests de qualité de l’eau réalisés, un seul s’est avéré satisfaisant. Oui, un seul. Le reste montre des niveaux inquiétants de polluants, principalement des bactéries d’origine fécale. Bienvenue dans la réalité crue de la pollution urbaine, où notre fleuve iconique devient une menace invisible mais bien réelle pour la santé des sportifs.

Les polluants en embuscade

Escherichia coli et entérocoques, des noms qui sonnent comme des ennemis invisibles dans une dystopie. Ces bactéries, indicatrices d’une pollution fécale, sont présentes dans la Seine à des concentrations bien au-delà des seuils législatifs. En clair, l’eau dans laquelle nos athlètes s’apprêtent à nager est loin d’être propre. On parle ici de risques sanitaires majeurs : gastro-entérites, dermatites, infections ORL, et même la leptospirose, cette « maladie du rat » que l’on contracte par contact avec de l’eau contaminée par l’urine de rongeurs. Alors, nager dans la Seine ? Cela ressemble plus à une épreuve de survie qu’à une compétition sportive.

Des promesses excessivement ambitieuses

La Ville de Paris a déboursé près de 1,4 milliard d’euros pour dépolluer la Seine. Les élus défendent « un plan ambitieux pour améliorer la qualité de l’eau » au bénéfice de tous. L’objectif était de rendre l’eau baignable pour tous à partir de 2025.

Paris, ville lumière, pourrait-elle devenir aussi la ville de l’illusion écologique ? Les collectivités locales et l’Agence de l’eau tentent de sauver la Seine avec quatre mesures : améliorer le traitement des eaux usées, mieux gérer les pluies, brancher les bateaux au tout-à-l’égout, et réparer les canalisations de plusieurs dizaine de milliers de foyers. Ambitieux ? Oui. Réaliste ? Pas vraiment.

L’eau va couler sous les ponts

Les Jeux Olympiques sont censés être une célébration de l’excellence humaine, de l’esprit sportif et de l’unité mondiale. Permettre aux athlètes de nager dans une eau dangereusement polluée trahit ces valeurs. Il est temps pour Paris de prouver qu’elle peut être à la hauteur de ses ambitions écologiques et sportives. Que la Seine redevienne un symbole de beauté et de pureté, non pas un fleuve de dangers cachés. Le monde regarde, Paris. Ne décevons pas.