Emma

Emma

Journaliste

8 Juil 2024 à 07:07

Temps de lecture : 3 minutes
Nitazènes : l’ombre mortelle des nouveaux opioïdes de synthèse

Les Faits

⚠️ Danger extrême des nitazènes : L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte sur la circulation des nitazènes, des opioïdes de synthèse beaucoup plus puissants que la morphine et potentiellement mortels même à faible dose.
🚫 Interdiction des nitazènes : La production, la vente et l'usage des nitazènes seront interdits en France à partir du 9 juillet 2024, suite à leur classification comme stupéfiants par les autorités.
🩺 Risques d'overdose : Les nitazènes peuvent provoquer des overdoses soudaines et mortelles, les symptômes incluant des difficultés respiratoires, des nausées et une somnolence profonde pouvant évoluer vers le coma et la mort.
🧪 Apparition mondiale : L'ONUDC souligne que ces substances sont apparues récemment dans les pays à hauts revenus, provoquant une augmentation des morts par overdose, et se répandent principalement depuis la Chine.
🌍 Contexte géopolitique : La chute de la production d'opium en Afghanistan sous les talibans pourrait être liée à l'augmentation des opioïdes de synthèse comme les nitazènes, utilisés comme alternatives par les consommateurs d'héroïne et autres opiacés.

L’Opinion

Une alerte rouge venue de l’ANSM

L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) sonne l’alarme : les nitazènes, une nouvelle génération d’opioïdes de synthèse, font leur apparition en France et représentent un danger majeur. Ces dérivés benzimidazolés, bien plus puissants que la morphine, sont en passe de devenir les protagonistes d’une nouvelle crise sanitaire. Imaginez un poison si puissant qu’une infime quantité peut entraîner une overdose mortelle. Leurs effets sont fulgurants, laissant peu de temps pour réagir, et c’est exactement ce qui rend ces substances particulièrement effrayantes.

Les nitazènes peuvent se présenter sous forme de poudre, de comprimé ou de liquide, facilitant ainsi leur diffusion et leur consommation. L’ANSM met en garde contre les risques élevés d’overdose, souvent brutale et immédiate. Les symptômes d’une overdose aux opioïdes incluent des difficultés respiratoires, des nausées et une somnolence profonde, pouvant rapidement évoluer vers le coma et la mort. En France, deux décès ont déjà été attribués à ces substances, tandis que des dizaines d’autres ont été signalés en Angleterre et en Europe de l’Est.

Des mesures drastiques et urgentes

Face à cette menace grandissante, les autorités françaises ont décidé d’inscrire les nitazènes sur la liste des stupéfiants. À compter du 9 juillet 2024, la production, la vente et l’usage de ces substances seront strictement interdits. Cette décision n’est pas simplement une mesure de précaution, mais une nécessité vitale pour endiguer la propagation de ces drogues mortelles.

L’ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime) a également tiré la sonnette d’alarme, soulignant l’apparition de ces opioïdes de synthèse dans les pays à hauts revenus, provoquant une augmentation alarmante des décès par overdose. Ce phénomène n’est pas isolé ; il reflète une tendance globale inquiétante, où les consommateurs d’héroïne et d’autres opiacés se tournent vers ces nouvelles substances en quête de sensations plus intenses ou de solutions de substitution, souvent avec des conséquences tragiques.

Les origines d’un fléau moderne

Le contexte mondial joue un rôle crucial dans la diffusion des nitazènes. La production d’opioïdes de synthèse, notamment en Chine, alimente le marché mondial des drogues illicites. L’instabilité en Afghanistan, avec la diminution de la production d’opium sous le régime des talibans, a conduit les trafiquants à chercher des alternatives. Les nitazènes, de par leur puissance et leur disponibilité, sont devenus une nouvelle arme dans l’arsenal des narcotrafiquants.

Angela Me, experte de l’ONUDC, a évoqué le lien probable entre cette crise des nitazènes et la situation en Afghanistan. La chute de la production d’opium a créé un vide que les opioïdes de synthèse, bien plus dangereux, viennent combler. Cette dynamique illustre une fois de plus comment les enjeux géopolitiques peuvent avoir des répercussions directes et létales sur la santé publique mondiale.

Agir maintenant pour prévenir une catastrophe

Il est impératif d’agir rapidement et efficacement pour contrer cette nouvelle menace. Les recommandations de l’ANSM sont claires : il faut sensibiliser les usagers de drogues et leur entourage aux dangers des nitazènes, et promouvoir l’utilisation de kits de naloxone, un antidote en cas d’overdose. Les autorités doivent intensifier leurs efforts pour intercepter ces substances avant qu’elles n’atteignent le marché noir et mettre en place des programmes de prévention et de traitement adaptés.

Ce fléau moderne rappelle tragiquement l’épidémie de fentanyl qui sévit aux États-Unis, où des milliers de vies sont perdues chaque année. Il est crucial de ne pas répéter les mêmes erreurs et de prendre des mesures proactives pour protéger nos communautés. Les nitazènes ne sont pas simplement une nouvelle drogue de rue ; elles sont le reflet d’un système de santé et de sécurité publique qui doit évoluer pour faire face à des menaces de plus en plus sophistiquées et létales.

En somme, il est temps de prendre conscience de l’ampleur de la crise des nitazènes et d’agir avec détermination. Protégeons nos proches, informons-nous et exigeons des actions concrètes de la part des autorités. Parce que chaque vie compte, et que chaque overdose peut être évitée.