Une levée titanesque mais insuffisante
L’annonce de cette levée de fonds a fait trembler la Silicon Valley. 6,6 milliards. Répétons-le, c’est tout simplement la plus grosse levée de capital-risque de tous les temps. Mais, dans les coulisses, une autre histoire se joue. OpenAI, qui avait déjà doublé sa valorisation au printemps pour atteindre 157 milliards de dollars, est en train de s’engager sur un chemin très risqué.
Microsoft, Nvidia et Tiger Global sont de la partie. Ils ont misé gros, tout comme quelques autres poids lourds de la tech. Mais certains, comme Apple, ont préféré passer leur tour. Et là, on se pose la question : est-ce que la valorisation d’OpenAI est déjà trop épicée pour eux ? Ou bien est-ce que Tim Cook n’est tout simplement pas convaincu que l’AGI est la bonne direction à prendre ?
En tout cas, Sam Altman est un génie du fundraising, mais il ne suffit pas de lever des milliards pour atteindre les étoiles. Cette somme, aussi colossale soit-elle, ne représente qu’un pansement temporaire. Selon les rumeurs, OpenAI aurait perdu 5 milliards de dollars cette année, malgré des revenus d’environ 3,7 milliards. Et ils espèrent grimper à 11,6 milliards l’année prochaine. Mais avec des dépenses gigantesques pour construire des data centers et possiblement des réacteurs nucléaires (!) pour alimenter leurs systèmes, il va falloir un flux constant d’argent. Et pas qu’un petit peu.
Le monopole stratégique d’Altman
Ce qui est fascinant, c’est la manière dont Sam Altman orchestre tout ça. Non content d’avoir réuni ces milliards, il fait aussi en sorte que ses investisseurs ne placent pas un centime dans des projets concurrents. Pas de fonds pour X.AI d’Elon Musk, pas d’investissements dans Anthropic ou encore dans des startups axées sur la superintelligence sûre comme celles d’Ilia Sutskever. Altman veut que tout l’argent aille dans la machine OpenAI.
Son objectif est simple : dominer. Il veut être celui qui, à terme, contrôle l’AGI, et il ne laisse personne diviser ses alliés. C’est un coup de maître qui témoigne non seulement de sa capacité à lever des fonds, mais aussi de sa manière unique de fédérer autour de sa vision. C’est là que réside la véritable force de Sam : persuader tout le monde que l’avenir de l’IA passe par lui. Et il est prêt à tout pour que cela devienne réalité.
Un avenir incertain, mais palpitant
Le véritable défi pour OpenAI ne réside pas seulement dans le développement de l’AGI, mais dans la gestion d’une entreprise qui brûle des milliards. 6,6 milliards, c’est suffisant pour maintenir la structure actuelle pendant encore un an, peut-être deux. Mais si OpenAI veut vraiment révolutionner le monde avec une IA capable de tout comprendre et de tout faire, il faudra bien plus. C’est littéralement une course contre la montre pour Altman et ses investisseurs.
Et c’est là que le bât blesse. Où vont-ils trouver les 100 milliards nécessaires pour cette prochaine phase ? On parle ici de sommes que seuls des fonds souverains ou les plus grandes fortunes mondiales peuvent mobiliser. Qui osera mettre encore plus d’argent dans ce pari fou ? Probablement les mêmes investisseurs, car une chose est sûre : ils ne veulent pas perdre les centaines de millions qu’ils viennent tout juste d’injecter.
Ce qui est fascinant avec cette histoire, c’est qu’elle illustre parfaitement les dynamiques actuelles de la tech : des ambitions démesurées, des montants astronomiques et une soif insatiable de pouvoir dominer le marché. Mais à quel prix ? OpenAI ne peut plus reculer. S’ils veulent devenir le leader incontesté de l’AGI, ils doivent réussir là où tant d’autres ont échoué.
En fin de compte, que l’on aime ou pas la direction que prend OpenAI, on ne peut qu’admirer la ténacité et la vision d’Altman. Ce gars-là est prêt à redessiner les contours de l’avenir, quitte à faire sauter la banque pour y arriver. Et honnêtement, il y a quelque chose de profondément captivant dans tout ça. Le monde entier a les yeux rivés sur lui, et nous aussi, on attend de voir la suite du spectacle.