Emma

Emma

Journaliste

2 Juin 2025 à 08:06

Temps de lecture : 2 minutes
Instagram enfin sur iPad : entre retard assumé et révolution attendue

Les Faits

📱 Lancement confirmé : Meta teste activement l’application Instagram pour iPad et vise une sortie mondiale d’ici la fin 2025.
⏰ Quinze ans de frustration : depuis 2010, les utilisateurs d’iPad se contentaient d’une version iPhone agrandie, inadaptée à l’écran 11-13 pouces, malgré des demandes récurrentes.
🛠️ Fonctionnalités déjà opérationnelles : les principales options (Stories, Reels, DM, filtres) seraient stabilisées à l’interne ; seuls quelques ajustements UI restent sur la table avant la sortie publique.
🔋 Polémique batterie toujours brûlante : Google vient tout juste de confirmer que l’app Android d’Instagram siphonnait l’autonomie ; un patch (build 382.0.0.49.84) est désormais disponible.
🔮 Threads encore absent : malgré ce progrès, la plateforme Threads – rivale de X – reste privée d’iPad ; Meta laisse planer le suspense sur un éventuel portage futur.

L’Opinion

L’attente enfin brisée

Combien de memes taggués #WhereIsMyiPadApp ont-ils circulé depuis qu’Adam Mosseri éludait la question ? Cette année, la promesse franchit le couloir d’un campus californien pour atterrir dans les mains des bêta-testeurs internes. Le timing, calé sur la fin 2025, rappelle le marasme d’un chantier ferroviaire — on pense au RER E prolongé, annoncé vingt fois repoussé. Sauf qu’ici, l’arrivée comptera des millions de photographes amateurs déchaînés, prêts à troquer le pinch-to-zoom contre une mise en page pensée pour l’ardoise d’Apple. Les faits sont têtus : quinze ans de retard technologique ne s’effacent pas d’un balayage, mais ce pas symbolique signe le début d’une ère post-smartphone.

La stratégie de Meta décortiquée

Certains observateurs liront dans ce soudain enthousiasme une réponse directe aux législations anti-TikTok aux États-Unis. Tel Napoléon retardant la réforme du calendrier pour mieux contrôler le temps politique, Mark Zuckerberg joue la montre, multiplie les plates-bandes et consolide l’écosystème maison. Meta réunit aujourd’hui Facebook, WhatsApp, Instagram et bientôt Threads sous un même parasol publicitaire : offrir à l’iPad, bastion créatif d’illustrateurs et de monteurs vidéo, une application native, c’est verrouiller un segment premium où la concurrence se raréfie. Pendant que la Silicon Valley s’émerveille d’intelligences artificielles façon HAL 9000, Meta choisit de régler un vieux grief : le confort d’usage.

L’impact créatif sur la génération swipe

Imagine : un clip vertical de 90 secondes mixant du Aya Nakamura, des filtres Ghibli-esques, et des transitions rappelant le Birdman d’Iñárritu, monté directement sur un iPad Pro M4, publié en 4 K sans aliasing ni recadrage bancal. Les story-boards deviendront interactifs, les artistes drag-and-dropperont leurs PSD comme Basquiat jetait ses bombes de couleur. Tout cela rejoint la tradition pop de Warhol : un médium à la portée d’un doigt, démultiplié par un écran grand format. Les créateurs de contenus, lassés du minuscule viewport de l’iPhone, disposeront enfin d’une toile digne d’un musée virtuel.

Et après ? Threads, IA et promesses

Reste la pièce manquante du puzzle : Threads, encore cantonné aux smartphones, tandis que X piétine l’oiseau bleu sous Musk. Une arrivée simultanée consoliderait le storytelling trans-plateforme de Meta. Autre chantier : intégrer les outils d’IA générative annoncés lors du Meta Connect, permettant de scaler des Reels en plusieurs langues ou d’ajouter des légendes auto-poétiques façon ChatGPT. Et puisque Google vient d’éteindre l’incendie de batterie sur Android, un impératif se dessine : livrer une appli iPad stable, frugale et prête pour Vision Pro, sans quoi le public moderne ne fera aucun cadeau. Comme le chantait Gainsbourg dans Requiem pour un C, « l’histoire de l’art est un éternel recommencement » ; cette fois, l’écran géant pourrait bien servir de chevalet numérique à la nouvelle avant-garde.vers l’avenir.