Emma

Emma

Journaliste

17 Mai 2024 à 08:05

Temps de lecture : 2 minutes
Révolte derrière les barreaux : Quand les gardiens de Prison deviennent les voix du changement

Les Faits

🚨 Contexte de l'attaque et des décès : Le mouvement de blocage des prisons en France fait suite à l'attaque mortelle d'un fourgon le 14 mai dans l'Eure, où deux agents pénitentiaires ont été tués lors de l'évasion de Mohamed Amra, un détenu multirécidiviste.
📢 Revendications des surveillants pénitentiaires : En réaction à l'attaque, les surveillants expriment leur inquiétude pour leur sécurité en bloquant les prisons, avec des slogans comme "On ne veut pas être de la chair à canon".
🇫🇷 Tour des mobilisations régionales : Les prisons de l'Alsace, Picardie, Vaucluse, et Alpes-Maritimes sont parmi les plus actives dans ce mouvement, avec des blocages complets et des opérations appelées "prison morte".
🚫 Mesures prises durant les blocages : Les actions de blocage incluent la fermeture des entrées, l'annulation des parloirs, des promenades, des activités et des escortes au palais de justice, affectant significativement le fonctionnement quotidien des établissements.
📌 Répercussions et suivi : La tension reste élevée avec des manifestations continues et des mesures de sécurité renforcées, soulignant la gravité de la situation et l'appel à des changements substantiels pour assurer la sécurité des personnels pénitentiaires.

L’Opinion

Un cri de désespoir entendu à travers la France

Dans les ruelles étroites de nos villes et les couloirs sombres de nos prisons, un grondement se fait entendre. Depuis le tragique mardi 14 mai, où deux agents ont été froidement tués lors de l’évasion spectaculaire de Mohamed Amra, un détenu multirécidiviste, la France a été témoin d’une explosion de colère de la part de ceux en première ligne : nos surveillants pénitentiaires.

« On ne veut pas être de la chair à canon« , c’est le cri de cœur des gardiens, qui résonne dans les murs des prisons d’Alsace à la Côte d’Azur. Ce mouvement de blocage, qui entre aujourd’hui dans son troisième jour, n’est pas seulement une protestation, c’est un appel désespéré pour une reconnaissance et une réforme profonde du système carcéral français.

La mosaïque des blocages : Un tour de France de la protestation

De l’Alsace, où les prisons de l’Elsau à Strasbourg et de Mulhouse Lutterbach sont paralysées, à la Picardie avec des actions similaires à Amiens et Beauvais, le message est clair et unanime. Dans le Vaucluse, à la prison du Pontet, l’accès est bloqué, ne laissant passer que les équipes médicales et la restauration. Le Sud ne reste pas en marge, avec Nice et Grasse où la colère bouillonne toujours, manifestée par des rassemblements imposants devant les portes des établissements pénitentiaires.

Ces actions, au-delà de leur aspect spectaculaire, dévoilent les fissures d’un système pressuré à l’extrême, où le danger devient quotidien pour ceux censés maintenir l’ordre et la sécurité.

Une lutte pour la sécurité et la dignité

Le danger est réel, palpable, et tragiquement confirmé par des pertes humaines. L’attaque du fourgon dans l’Eure n’est que la pointe émergée de l’iceberg. Leurs revendications ? Plus qu’une augmentation salariale ou des avantages en nature, les surveillants pénitentiaires réclament une amélioration des conditions de sécurité qui leur permettra de rentrer chez eux, en vie, après leurs services.

Il est ironique que ceux qui sont chargés de garder les « mauvais garçons » de la société se retrouvent eux-mêmes dans une posture où ils doivent crier au monde leur vulnérabilité. Nordine Souab, délégué syndical à la prison de Nice, symbolise cette lutte lorsqu’il affirme qu’ils refusent d’être considérés comme de la « chair à canon ».

Et maintenant ?

Alors, que reste-t-il à faire ? Continuer à parler, à protester, à bloquer, jusqu’à ce que les hautes sphères de l’administration pénitentiaire et du gouvernement français ne puissent plus ignorer ces appels à l’aide. Chaque jour de blocage est un rappel que la sécurité des prisons est l’affaire de tous, affectant non seulement ceux qui y travaillent mais aussi la société dans son ensemble.

Dans une époque où l’attention se disperse facilement, il est vital de rester vigilant et engagé. Nous devons soutenir ces gardiens non seulement par des mots mais par des actions concrètes qui garantiront que de tels événements tragiques ne se reproduisent pas. C’est une question de justice, de sécurité, et ultimement, d’humanité.