Au cœur de la Seine-Saint-Denis, un vent de révolte souffle sur les établissements scolaires. Ce jeudi, une marée humaine d’enseignants, de parents et d’élèves, unis sous la bannière d’une intersyndicale déterminée, s’apprête à faire vibrer le bitume de Dugny à Bobigny. La revendication ? Un cri unanime pour un « plan d’urgence pour le 93 », un appel vibrant à réimaginer l’avenir de l’éducation dans le département le plus dynamique mais aussi le plus défavorisé de France
Un Éveil Collectif pour l’Éducation
Les rues de la Seine-Saint-Denis, d’ordinaire rythmées par le tumulte de la vie quotidienne, résonneront au son des pas déterminés de ceux qui réclament justice éducative. Les marches de protestation, prévues dans différentes villes, convergeront vers la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale à Bobigny, avant de se diriger vers la préfecture. Un mouvement « inédit, extrêmement puissant », selon Louise Paternoster, figure de proue de la CGT Educ’Action 93, qui témoigne de l’urgence d’agir face à une situation devenue intenable.
Des Chiffres qui Parlent
Le « 93 », s’il bat au rythme des cultures et de la jeunesse, bat également au rythme des inégalités. L’intersyndicale ne demande pas la lune, mais des ressources concrètes pour remédier à une crise profonde : 5 200 postes d’enseignants, 175 conseillers principaux d’éducation, 650 assistants d’éducation, 320 assistants pédagogiques, et 1 700 accompagnants d’élèves en situation de handicap. Un investissement de 358 millions d’euros semble le prix à payer pour l’avenir de milliers d’enfants.
Un Élan Parental
Au-delà des revendications syndicales, c’est tout un département qui se mobilise. Vendredi, les parents d’élèves, menés par la FCPE, prévoient une journée « écoles, collèges et lycées déserts », un silence assourdissant en guise de protestation. Le samedi verra des rassemblements locaux devant les mairies, soulignant l’engagement de la communauté à défendre le droit fondamental à l’éducation.
Le Combat pour une Juste Compensation
Stéphane Troussel, à la tête du conseil départemental, ne reste pas en marge de cette lutte. Sa demande de 240 millions d’euros à l’État pour les collèges du département souligne une réalité criante : l’éducation en Seine-Saint-Denis ne peut plus être ignorée ni sous-financée.
La Seine-Saint-Denis se dresse, fière et résiliente, face à un système qui l’a trop longtemps négligée. Les manifestations et grèves de ces jours ne sont pas seulement un appel à l’aide, mais une déclaration puissante de la volonté collective de voir naître un avenir où chaque enfant aura les mêmes chances de réussir. Alors que le « 93 » se bat pour ses droits, il offre aussi un exemple édifiant de ce que peut être la solidarité en action.
Face à ce mouvement sans précédent, nous sommes rappelés à l’essence même de la démocratie : la capacité de se lever ensemble pour réclamer un changement. La Seine-Saint-Denis, loin de se résigner, forge aujourd’hui les contours d’une révolution éducative qui, espérons-le, ne laissera personne indifférent.