Emma

Emma

Journaliste

8 Juil 2024 à 09:07

Temps de lecture : 3 minutes
« Avec tous ces noirs, vous croyez qu’on a pas peur ? » : les propos racistes de la patronne de HNET, qui fait face à la grève de ses salariés

Les Faits

🗣️ Propos racistes de la direction : La dirigeante de HNET a tenu des propos ouvertement racistes envers ses employés en grève, niant l'existence de travailleurs sans papiers et exprimant des préjugés raciaux.
📅 Grève des travailleurs : Les employés sans papiers de la société HNET sont en grève depuis le 20 juin, revendiquant des augmentations de salaires et la régularisation de leur situation.
🐕 Mesures contre les grévistes : La direction a initialement refusé de négocier, engageant un maître-chien et envoyant des lettres de licenciement pour éloigner les grévistes.
🤝 Accord de négociation : Le 2 juillet, les travailleurs ont obtenu une revalorisation de 10 % des salaires, l'arrêt des procédures de licenciement et un engagement pour un processus de régularisation.
💼 Conditions de travail déplorables : Les travailleurs, malgré parfois vingt ans d'ancienneté, travaillent dans des conditions très difficiles, incluant des heures supplémentaires non rémunérées et des semaines de travail de sept jours.

L’Opinion

Quand la voix des opprimés se fait entendre

Imaginez-vous passer vingt ans à travailler sans relâche, sans reconnaissance, et sans droit. Vous êtes invisible, mais indispensable. C’est la réalité des travailleurs sans papiers de la société HNET, une entreprise de nettoyage francilienne. Depuis le 20 juin, ces héros silencieux sont en grève, bravant toutes les difficultés pour obtenir ce qui leur est dû : des salaires décents et la régularisation de leur statut.

Ce qui choque, ce n’est pas seulement leur combat acharné, mais la réponse ignoble de la direction. Imaginez une cheffe d’entreprise niant la présence de travailleurs sans papiers, puis déversant des propos racistes d’un autre âge : « Je suis une blanche, avec tous ces noirs, vous croyez qu’on n’a pas peur ? » Des mots d’une violence inouïe qui rappellent les pires heures de notre histoire. Cette attitude raciste n’est pas seulement indigne, elle est criminelle.

La grève : Une lutte pour la dignité

Les travailleurs sans papiers de HNET ont décidé de dire non. Non à l’exploitation, non aux menaces, et surtout non à l’injustice. Ils réclament des augmentations de salaires et des documents pour lancer des procédures de régularisation. Soutenus par la CNT, ils ont dû faire face à une direction qui, au lieu de dialoguer, a engagé un maître-chien pour les éloigner et a envoyé des lettres de licenciement.

C’est dans ce climat hostile qu’ils ont tenu bon. Le 2 juillet, après des jours de tension, ils ont arraché à la direction des concessions : une revalorisation de 10 % des salaires et l’arrêt des procédures de licenciement. Mieux encore, un processus de régularisation est en marche, avec une réunion prévue à la rentrée pour discuter des contrats et des conditions de travail.

L’exploitation moderne : Un mal endémique

Ce combat met en lumière un problème beaucoup plus vaste : l’exploitation des travailleurs sans papiers en France. Ces hommes et femmes travaillent souvent dans des conditions déplorables, sans protection sociale, avec des semaines de sept jours et des heures supplémentaires non rémunérées. Leur situation est le reflet d’une société qui ferme les yeux sur les abus pour maintenir une main-d’œuvre bon marché.

Les paroles de la dirigeante de HNET sont un symptôme d’une maladie plus profonde. Elles révèlent un mépris pour ceux qui font le sale boulot, un mépris enraciné dans le racisme et la xénophobie. C’est le même mépris que l’on retrouve dans les discours politiques qui stigmatisent les immigrés et les sans-papiers, les désignant comme des boucs émissaires pour des problèmes économiques et sociaux.

Une victoire symbolique et une lutte continue

La victoire des travailleurs de HNET est symbolique. Elle montre que même les plus démunis peuvent se lever et revendiquer leurs droits. C’est un message d’espoir pour tous les sans-papiers qui vivent dans l’ombre, exploités et marginalisés. Cette victoire n’est qu’un début. La lutte pour la justice sociale et l’égalité des droits doit continuer, portée par la solidarité et la détermination.

Dans ce combat, nous devons tous prendre position. Il ne s’agit pas seulement de soutenir les travailleurs de HNET, mais de dénoncer toutes les formes d’injustice et de discrimination. Chaque geste compte, chaque voix est importante. Ensemble, nous pouvons créer une société plus juste et plus humaine, où chacun, quelle que soit son origine, peut vivre et travailler dignement.

La fin de cette histoire n’est pas écrite. Elle dépend de nous, de notre capacité à nous indigner et à agir. C’est un appel à la mobilisation, à l’engagement. Parce que la dignité humaine ne se négocie pas, elle se défend. Chaque jour, par nos actes et nos paroles, nous devons faire en sorte que plus jamais personne ne soit traité comme un invisible.