Emma

Emma

Journaliste

19 Juin 2024 à 09:06

Temps de lecture : 3 minutes
Chaos aux urgences de Rennes : covid, grève et inondations mettent les hôpitaux à genoux

Les Faits

🚑 Saturation des urgences : Les services d'urgence de l'hôpital de Pontchaillou à Rennes sont saturés en raison d'une forte affluence, demandant aux usagers d'appeler le 15 avant de se déplacer.
🦠 Résurgence du Covid : Le retour de maladies respiratoires, notamment le Covid, contribue à l'engorgement des urgences, les patients préférant l'hôpital à leur médecin traitant.
🌊 Inondations des blocs opératoires : Un incident technique a inondé plusieurs salles de bloc opératoires, perturbant l'activité des urgences de l'hôpital de Pontchaillou.
⚠️ Grève de la clinique de Cesson-Sévigné : La grève des cliniques privées de Cesson-Sévigné a entraîné un afflux de patients vers les hôpitaux publics, aggravant la situation.
📞 Appel à la régulation : L'Agence Régionale de Santé et les hôpitaux rennais appellent les usagers à contacter le 15 pour une évaluation médicale avant de se rendre aux urgences, afin de ne pas saturer davantage les services.

L’Opinion

Imaginez un instant : vous êtes à bout de souffle, littéralement. Vous avez des difficultés respiratoires, une toux qui ne vous quitte pas, et une fièvre qui monte en flèche. Votre premier réflexe ? Courir aux urgences. Mais à Rennes, ce scénario devient un véritable cauchemar. Le service des urgences de l’hôpital de Pontchaillou est en saturation totale. Le personnel soignant, déjà épuisé, doit maintenant gérer une marée humaine de patients anxieux et malades. On vous demande d’appeler le 15 avant de vous déplacer. Sérieusement ? Appeler avant de se rendre aux urgences ? On frôle l’absurde.

Le Covid, Toujours Là

Le Covid, ce virus qui nous a tous confinés chez nous, qui a redéfini nos interactions sociales et perturbé notre quotidien, n’a pas dit son dernier mot. Dans un retournement de situation qui ressemble à un mauvais reboot de film d’horreur, les cas de Covid reviennent en force. Le résultat ? Une montée en flèche des admissions aux urgences. Les gens ne vont plus voir leur médecin de quartier, ils filent directement à l’hôpital. Ça me rappelle un peu cette vieille habitude d’aller aux urgences pour un rhume juste parce que c’est plus rapide que de prendre rendez-vous chez le généraliste. Sauf que là, ce n’est pas un rhume, c’est le Covid. Encore.

Inondations et Chaos

Comme si ce n’était pas assez, les urgences de Pontchaillou ont eu un autre coup dur : des inondations. Des salles de blocs opératoires inondées, sérieusement ? On pourrait presque en rire si ce n’était pas si tragique. C’est un problème technique ponctuel, on nous dit, mais ça suffit à paralyser une partie des opérations. Imaginez l’angoisse du personnel soignant qui doit naviguer à travers ce chaos, tout en essayant de sauver des vies. Et tout ça pendant une pandémie et une saturation des services. C’est digne d’un scénario de film catastrophe.

La Grève qui Aggrave Tout

Et pour couronner le tout, les cliniques privées de Cesson-Sévigné sont en grève. Oui, vous avez bien lu. En pleine crise sanitaire, ces établissements privés ont décidé de faire grève, poussant encore plus de patients vers le système public déjà à genoux. Les syndicats CFDT et Unsa réclament l’application de « l’avenant 33 », une mesure pour augmenter les salaires des travailleurs du secteur privé de la santé. Juste une autre couche de complexité dans une situation déjà ingérable. Je comprends leurs revendications, mais le timing est tout simplement catastrophique.

L’Appel au Bon Sens

Face à cette situation cauchemardesque, l’Agence Régionale de Santé lance un appel au bon sens : avant de courir aux urgences, appelez le 15. Les équipes du SAMU peuvent vous conseiller, évaluer la gravité de votre situation et vous orienter correctement. C’est un appel à la responsabilité collective, un effort pour éviter un effondrement total du système de santé local. Mais soyons réalistes : dans une situation de panique, combien d’entre nous auront le réflexe de décrocher le téléphone avant de courir à l’hôpital ?

Rennes, aujourd’hui, ressemble à un champ de bataille. Les soignants sont des soldats en première ligne, luttant sans relâche contre une marée de patients et des conditions de travail épouvantables. La résurgence du Covid, les problèmes techniques et les grèves ne sont pas des incidents isolés, mais des symptômes d’un système de santé qui flanche.

J’ai vu ce genre de scénario se jouer trop de fois. Nous avons applaudi les soignants pendant la première vague, les avons appelés nos héros. Mais les héros ne peuvent pas sauver le monde avec les mains liées dans le dos et des ressources en déclin. Il est temps de reconsidérer nos priorités, de véritablement soutenir notre système de santé, et d’agir avant que ce genre de situation ne devienne la norme plutôt que l’exception. Il est facile de se plaindre de l’inefficacité du système, mais difficile d’admettre que nous avons tous un rôle à jouer pour le renforcer et le préserver.