Emma

Emma

Journaliste

26 Mar 2024 à 15:03

Temps de lecture : 2 minutes
Le cirque des rébellions : Quand Donges devient le théâtre de l’absurde

Les Faits

🚨 Point Principal : Intrusion Militante Une soixantaine de militants d'Extinction Rebellion ont pénétré dans la raffinerie TotalEnergies de Donges, en Loire-Atlantique, déguisés en clowns pour protester contre les pratiques de l'entreprise.
🔒 Question de Sécurité : L'intrusion soulève des inquiétudes concernant la sécurité sur un site classé Seveso, notamment en raison du récent niveau "urgence attentat" du plan Vigipirate en France.
🔍 Enquête Interne : Il y a des spéculations autour d'une possible complicité interne qui aurait facilité l'entrée des militants, posant la question de la sûreté interne de la raffinerie.
👥 Réaction Syndicale : La CFDT a demandé la tenue d'un Comité social et économique extraordinaire (CSE) pour discuter des implications et des mesures de sécurité suite à cette intrusion.
🏭 Sécurité des Sites Seveso : L'incident met en lumière les préoccupations existantes concernant la sécurisation des sites classés Seveso, en écho aux plaintes locales sur la gestion de la sécurité et de l'environnement par l'industriel.

L’Opinion

Le 23 mars 2024, les Hautes-Voltiges de l’activisme ont pris un nouveau tournant à Donges, cette petite ville endormie de Loire-Atlantique, désormais éveillée par le cri silencieux mais coloré d’Extinction Rebellion. Une soixantaine de leurs militants, déguisés en clowns, ont infiltré la raffinerie TotalEnergies. Un spectacle ? Un message ? Ou le symptôme d’une époque où le ridicule ne tue plus, mais alerte ?

La Sécurité, ce Colosse aux Pieds d’Argile

« Où est la faille ? », crie-t-on dans les rangs de Force Ouvrière. Marin Guillotin, l’écho de l’inquiétude syndicale, pointe du doigt cette faille sécuritaire béante dans un site Seveso. En ces temps où la France vit au rythme des alertes du plan Vigipirate, le coup est rude. Comment, dans ce théâtre de la sureté, des clowns ont-ils pu danser entre les cuves et les tuyauteries ?

On spécule, on imagine, on accuse. Est-ce l’œuvre d’une taupe ? Une négligence ? Ou la preuve irréfutable que l’invisible est parfois le plus dangereux ? Guillotin n’a peut-être pas tort de lever le voile sur cette tragi-comédie de la sécurité industrielle.

La Réunion de la Dernière Chance

La CFDT, dans un élan moins théâtral mais tout aussi critique, exige des réponses. Un Comité social et économique extraordinaire (CSE) est sur les rails. Mais attendons-nous vraiment à ce que ce conclave livre des réponses ou n’est-il qu’un nouvel acte de cette pièce de théâtre absurde ?

L’Écho des Zones à Risque

L’association dongeoise des zones à risque (ADZRP) voit dans cette intrusion clownesque une validation de ses craintes. La raffinerie, un géant d’acier et de feu, est en pause forcée par l’État pour cause de négligences multiples. Et voilà que des militants, en un éclat de rire peint, prouvent que la forteresse peut être infiltrée. Ironie du sort ou juste retour des choses ?

Marie-Aline Le Clerc de l’ADZRP résume le sentiment général : Extinction Rebellion n’a pas seulement infiltré une raffinerie ; ils ont infiltré les consciences. Mais au-delà de l’acte, c’est le message qui interpelle : sommes-nous prêts à continuer à fermer les yeux sur les pratiques d’entreprises qui, sous couvert de contribuer à notre confort moderne, mettent en péril notre environnement, notre sécurité, notre avenir ?

Vers un Réveil des Consciences ?

Face à ce tableau, TotalEnergies reste de marbre, muré dans un silence stratégique. « La sûreté du site », une formule vague qui sonne comme l’épitaphe de la communication transparente.

Alors, jeunes esprits, éveillés et curieux, que penser de cet épisode ? Est-ce l’acte désespéré de quelques farfelus ou la sonnette d’alarme tirée par des visionnaires déguisés ? Là réside le cœur du débat.

Dans ce monde en ébullition, la marginalité se transforme parfois en lanceuse d’alerte. Peut-être est-il temps d’ôter nos lunettes teintées de conformisme pour regarder la réalité en face : un monde où les clowns deviennent les messagers de nos peurs les plus profondes.

Donges, ce 23 mars, n’était pas qu’un acte de protestation. C’était une invitation à repenser notre rapport à l’industrie, à la sécurité, et surtout, à notre environnement. Ce jour-là, les clowns d’Extinction Rebellion n’ont pas seulement investi une raffinerie ; ils ont investi notre espace de réflexion. Et vous, jusqu’où êtes-vous prêt à suivre le cirque ?