Emma

Emma

Journaliste

19 Juil 2024 à 09:07

Temps de lecture : 3 minutes
Élection à la présidence de l’Assemblée nationale et jeu de mains

Les Faits

🗳️ Élection à la présidence de l'Assemblée nationale : Les députés ont commencé à voter pour élire le président de l'Assemblée nationale pour la nouvelle législature ce 18 juillet 2024.
🤝 Flavien Termet ignoré : De nombreux députés, dont Manuel Bompard (LFI), ont refusé de serrer la main du député RN Flavien Termet, qui se tenait à côté de l'urne de vote.
🪨 Pierre-feuille-ciseaux : Le député François Piquemal (LFI-NFP) a esquivé la poignée de main de Termet en jouant à "pierre-feuille-ciseaux", une action qui a décontenancé le jeune député RN.
📜 Contexte similaire en 2022 : Une scène similaire s'était produite en 2022, lorsque le député LFI Louis Boyard avait refusé de serrer la main des élus RN lors de l'élection précédente à la présidence de l'Assemblée nationale.
🏛️ Candidats à la présidence : Plusieurs candidats, dont la présidente sortante Yaël Braun-Pivet (EPR), André Chassaigne (PCF-NFP), Sébastien Chenu (RN), Charles de Courson (Liot), Naïma Moutchou (Horizons) et Philippe Juvin (LR), sont en lice pour le poste.

L’Opinion

Un climat tendu dès le début

Le théâtre politique français n’a jamais été aussi animé que ce jeudi 18 juillet 2024. À l’Assemblée nationale, l’ambiance était électrique alors que les députés votaient pour élire leur nouveau président. Et au centre de cette tempête se trouvait Flavien Termet, le benjamin de l’Hémicycle et député du Rassemblement national. Tout juste 22 ans, Termet se tenait à la tribune, la main tendue, prêt à accueillir chaque élu avec une poignée de main. Mais cette scène, digne d’un épisode de « House of Cards », a rapidement tourné à la farce.

Les députés défilent devant Termet, mais nombreux sont ceux qui ignorent sa main tendue. Manuel Bompard de La France Insoumise (LFI) figure parmi ceux qui refusent ostensiblement de serrer la main du jeune député RN. Ce geste, ou plutôt ce non-geste, est un symbole fort du refus de légitimer l’extrême droite au sein des institutions républicaines. Mais ce n’était que le début des surprises de la journée.

Pierre-feuille-ciseaux : La réponse ludique de LFI

François Piquemal, député LFI-NFP, a décidé de répondre à la tension politique par l’humour et la dérision. Plutôt que de serrer la main de Termet, il choisit de jouer à « pierre-feuille-ciseaux » avec lui. Une manœuvre qui a laissé Termet complètement décontenancé et a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. Piquemal a d’ailleurs commenté l’instant sur son compte X (anciennement Twitter) avec une pointe de sarcasme : « Dans les urnes, comme au pierre-feuille-ciseaux, à la fin c’est le NFP qui gagne ».

Ce genre de geste peut sembler anecdotique, mais il est révélateur du climat politique actuel. La scène politique française est polarisée, et ces interactions en disent long sur les tensions sous-jacentes. Refuser une poignée de main n’est pas seulement un acte de défi, c’est un rejet symbolique des idées portées par le RN. Et dans un monde où les gestes comptent parfois plus que les mots, cela marque un positionnement clair et sans équivoque.

Une histoire qui se répète

Cette scène rappelle étrangement l’ouverture de la précédente législature en 2022, où Louis Boyard, également de LFI, avait refusé de serrer la main des députés RN. Le cycle se répète, montrant une continuité dans la stratégie de rejet de l’extrême droite par certains élus de gauche. Cette constance dans l’attitude anti-RN souligne une résistance persistante et organisée contre l’infiltration de l’extrême droite dans les rouages de la République.

Mais alors que certains refusent de serrer la main, d’autres n’hésitent pas. Agnès Pannier-Runacher, ancienne ministre, et même Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, ont accepté la main tendue de Termet. Cette diversité de réactions illustre la complexité du paysage politique français où alliances et refus se mêlent dans une danse subtile de pouvoir et de principe.

Une élection sous haute tension

L’élection du président de l’Assemblée nationale est toujours un moment crucial. Cette année, elle a mis en lumière non seulement les divisions politiques mais aussi les stratégies de chaque camp. La présidente sortante Yaël Braun-Pivet (EPR, ex-Renaissance) se trouve face à plusieurs challengers, dont André Chassaigne (PCF-NFP) et Sébastien Chenu (RN). Le premier tour a vu Chassaigne prendre la tête, suivi de Chenu et de Braun-Pivet.

Cette élection n’est pas qu’un simple vote, c’est un baromètre de l’humeur politique du pays. Le fait que les élus se disputent non seulement des votes mais aussi la légitimité de leurs poignées de main montre à quel point chaque geste est scruté et interprété. Dans cette bataille pour le perchoir, chaque action compte et chaque réaction est amplifiée.

Cette scène de refus et de défis ludiques autour de Flavien Termet est plus qu’une anecdote, elle est le reflet d’un climat politique tendu et polarisé. Les élus français doivent naviguer dans des eaux troubles, où chaque geste est une déclaration, et chaque refus, une prise de position. C’est dans cette atmosphère chargée que l’Assemblée nationale doit trouver son nouveau leader, un symbole de la direction que prendra la politique française dans les années à venir.