Emma

Emma

Journaliste

6 Mai 2025 à 10:05

Temps de lecture : 3 minutes
Ville connectée chavire face à croissance mondiale en vrille

L’Opinion

🌍 Croissance mondiale : L’OCDE prévoit 3,1 % en 2025 et 3,0 % en 2026, reflétant un frein inédit depuis la crise financière.

💹 Pression inflationniste : Les prix dans les pays du G20 devraient augmenter de 3,8 % en 2025 et 3,2 % en 2026, en hausse de 0,3 pt par rapport aux prévisions antérieures.

🔒 Tensions commerciales : Le durcissement des restrictions douanières menace d’alourdir les coûts de production et de consommation à l’échelle planétaire.

📉 Volatilité macroéconomique : Des corrections brusques et des sorties massives de capitaux pourraient fragiliser les marchés émergents face aux incertitudes politiques.

🤖 Réformes structurelles : L’adoption de l’intelligence artificielle et l’amélioration de la productivité sont érigées en priorité pour raviver la croissance.


Le monde économique tangue sur un radeau fragile, balloté entre promesses de robots pensants et rafales inflationnistes, tel un vaisseau fantôme à la Tombs of the Blind Dead.

Le nouveau visage de la croissance mondiale

Le tableau révélé le 17 mars 2025 par l’OCDE dessine une planète en retenue : 3,1 % de croissance en 2025, 3,0 % en 2026. Cette correction, la plus sévère depuis 2009, évoque un orchestre symphonique dont les instruments grippent tour à tour. L’Asie émergente, moteur historique, ralentit à 4,5 %, tandis que la zone euro plafonne à 1,6 %. Aucun compositeur ne saurait jouer cette partition sans fausse note : le tempo mondial affiche une dissonance qui interpelle l’ensemble des économies.

Une inflation qui ronge la confiance

L’inflation du G20, révisée à 3,8 % en 2025 (et 3,2 % l’année suivante), rappelle les affres de l’hyperinflation de la République de Weimar. À la manière d’un feuilleton Kafkaïen, les ménages confrontés à des factures d’énergie et de denrées alimentaires toujours plus lourdes éprouvent une défiance croissante envers les institutions. La banque centrale, en posture de funambule, hésite entre resserrement brutal et accommodement de façade. Il est outrancier de croire que des hausses de taux timorées épongeront cette montée des prix : les ménages urbains pressent le pas et les étudiants rêvent d’un futur moins plombé par la dette.

Échiquier commercial et enjeux planétaires

Les barrières douanières se multiplient comme les toiles de Jim Morrison : opaques et menaçantes. Chaque droit de douane supplémentaire pénalise l’économie réelle, alourdit la facture des produits manufacturés et sabote les chaînes de valeur globales. Le choc rappelle la crise pétrolière de 1973, lorsque chaque baril devenait un rappel brutal de la dépendance géopolitique. Il est intolérable de laisser perdurer ces tensions qui ralentissent l’innovation et chassent les investisseurs en quête de stabilité.

L’urgence d’une révolution structurelle

L’intelligence artificielle se présente comme le Prométhée du XXIᵉ siècle, capable d’embraser la productivité. Pourtant, l’OCDE alerte : sans réformes massives – formation, recyclage professionnel, infrastructures numériques –, cette flamme risque de brûler les plus vulnérables. Un souvenir d’enfance surgit : dans un atelier improvisé, des adolescents bidouillaient un ordinateur vintage pour le faire ramer moins vite, symbole poignant de la nécessité d’accompagner chaque citoyen sur le chemin de la transition technologique. Il est criminel d’ignorer l’urgence de doter l’école et l’entreprise de compétences adaptées aux révolutions à venir.

Au terme de ce portrait sans fard, il apparaît clair que laisser filer la croissance au gré des vents protectionnistes et d’une inflation sournoise constitue une démission collective. Les gouvernements se doivent d’embrasser une posture claire et volontariste, en décloisonnant l’innovation technologique et en rechignant moins devant la solidarité sociale. Il serait cynique de se borner à de timides mesures palliatives : l’heure est à la rupture, à la relance verte et numérique, pour que la planète ne devienne pas le Titanic économique que personne n’a vu venir.